Bernard Joisten
Il y a de l’image dans les peintures de Bernard Joisten, mais aussi de l’imagerie. Pour autant, on ne se trouve pas sur le terrain de l’anecdote. C’est qu’il joue des codes picturaux avec une certaine joie du mensonge. Si bien qu’au bout du compte, l’image terminée tombe dans l’ambivalence de l’abstrait-figuratif. On navigue dans la séduction de l’image comme dans l’opacité sensorielle d’un monochrome. Bernard Joisten traite le sujet toujours comme possibilité abstraite. Les formes ont du tempérament ou plutôt sont comme des tempéraments trempés dans un destin plastique.
Le tableau résout le problème de l’accrochage : l’installation passe au second rang, devient le figurant de la mise en scène artistique. Le tableau est le dernier maillon d’une chaîne de production qui commence par la photo et l’ordinateur. La technologie reste hors-champ. Le geste devient nécessaire et son caractère unique détermine le prestige du produit. Ainsi, la loi ouvrière de la peinture rejoint son fondement aristocratique.
Christian Kernbach